
A Penka-Michel comme dans nombre d’anciennes plantations coloniales étatiques, lesmouvements autochtones de revendications des terres ne vont pas tarder à se manifester même aulendemain de l’indépendance, sous-tendus par les soubresauts du micro-nationalisme. Dans cecontexte où droits fonciers traditionnel et moderne se superposent, les autochtones, au nom du droitcoutumier invoquent la légitimité (bien-fondé) de leurs revendications tandis que l’État, incarnation dela légalité inhérente au droit moderne s’affirme propriétaire desdites terres et les attribue à sa guise.Cet embrouillamini plutôt curieux amène à interroger les modes d’appropriation de ces domaines, lejeu des acteurs, leurs motivations, leur perception des faits et leur rapport aux espaces considérés. Lagénéralisation des conflits dans ces espaces remet au jour le problème de la spoliation des paysans parl’administration coloniale.
L’objectif ici consiste, à partir d’importantes enquêtes socio-anthropologiques, d’une minutieuseexploitation des cartes et des données secondaires, à analyser les enjeux fonciers et les types derapports sociaux qui se jouent autour de ces héritages coloniaux. L'ancien "domaine Lagarde" à Penka-Michel (548 ha) nous servira de cadre pour cette étude qui se situe à la croisée de l’histoire et de lagéographie.
Mots clés:Domaines coloniaux, espaces disputés, conflits, enjeux fonciers, rapports socio-spatiaux.