Au lendemain de l’indépen-dance du Cameroun, les pou-voirs publics, contre toute at-tente, décident de prolonger lesprincipes du droit colonial en selançant dans une politique juri-dique défavorable à la coutume,magnifiant à la limite de l’in-conscience le droit écrit d’inspi-ration française. Aucun argu-ment n’était de trop pour venir àbout d’une coutume velléitaire et,curieusement, présente.
’est désormais à un change-ment de perspective que l’onassiste avec la loi n° 96/16 du18 janvier 1996 portant révisionde la constitution du 2 juin 1972. La coutume, qui avaitjusqu’alors un statut quasi légal, y acquiert une base constitution-nelle Dans cet article, l’on analyseles dispositions de la constitu-tion relatives à la coutume, qu’oninterprète, ce qui permet d’envi-sager la question cruciale de lavaleur constitutionnelle de lacoutume. L’on s’interroge sur lesraisons de cette constitutionnali-sation et on note qu’il s’agit,incontestablement, de la nou-velle orientation du constitution-nalisme au Cameroun. Enfin, onanalyse les conséquences juridi-ques. On y montre que cetteconstitutionnalisation a poureffet la consolidation juridiquede la norme coutumière; en s’af-fermissant, elle va entraîner enretour une petite révolution, enrendant exigible sa connais-sance pour tous, mais aussi enétant accessible à tous, ce quipasse par la reprise de l’oeuvrede codification abandonnée sansraison.