Contexte et justification :
La gouvernance foncière est associée à la gestion de plusieurs autres ressources connexes susceptibles de propulser la croissance économique, la prospérité et le développement d’une part, et, d’autre part, la paix, l’équité sociale, la sécurité et la coexistence pacifique.
Dans la déclaration de l’Union africaine sur les questions et défis fonciers en Afrique adoptée en 2009, les Chefs d’État et de Gouvernement africains ont exprimé leur grande préoccupation quant à la manière dont l’Afrique a jusque-là gouverné et géré ses terres, en particulier depuis les indépendances. Sur la base de ce constat, l’Assemblée Générale de l’Union africaine s’est engagée à « donner la priorité aux processus d’élaboration et de mise en œuvre de la politique foncière, à les initier et à les diriger ». Elle a alors été décidé de tenir compte des principes et des mesures énoncées dans le cadre des « Lignes directrices sur la politique foncière en Afrique » afin d’élaborer, de suivre et d’évaluer des politiques foncières globales qui tiennent compte des réalités de l’Afrique.
Compte tenu du déficit observé dans le secteur du foncier en Afrique, notamment en matière de compétences et d’expertise, les États membres de l’Union Africaine ont été invités à « développer des capacités humaines, financières et techniques adéquates à même de soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de la Politique foncière en Afrique. Il a alors été recommandé aux Universités et autres Institutions d’Enseignement supérieur de procéder à un diagnostic des programmes d’études, de recherche et de formation existants afin de déterminer s’ils sont adéquats pour répondre aux divers défis de développement socio-économique et culturelle du continent.
Dans un diagnostic coordonné par le Land Policy Initiative (LPI) des lacunes importantes ont été identifiées dans le contenu et la nature des programmes de formation et de recherche proposés par les Universités et autres établissements d’enseignement supérieur africains.
Face à ce constat, le Centre Africain sur les Politiques foncières (ALPC – African Land Policy Centre) a élaboré en partenariat avec un groupe d’experts et d’académiciens africains les «Lignes Directrices pour le développement des programmes formation sur la gouvernance foncière en Afrique ». Ce document a pour objectif de servir de cadre pour l’élaboration et/ou la revue des curricula académiques des Universités africaines. Ces lignes directrices ont été présentées à l’organe politique compétent de l’UA pour approbation et ont été ensuite érigées en outils clefs de la mise en œuvre de l’agenda de l’UA sur le foncier.
Le Réseau d’Excellence sur la Gouvernance Foncière en Afrique (NELGA – Network of Excellence on Land Governance in Africa) a été mis en place afin de contribuer à la mise en œuvre du volet renforcement des capacités institutionnelles de l’agenda de l’Union Africaine sur le foncier, via la promotion de la recherche appliquée, la mise en place ou l’optimisation des programmes de formation initiale ou continue et l’organisation de dialogues avec les différentes parties prenantes en charge de la prise des décisions dans les différents secteurs de développement concernés. L’université de Yaoundé I a été sélectionnée pour jouer le rôle de nœud régional pour fédérer les activités du réseau en Afrique Centrale, avec le soutien du secrétariat continental du réseau, nouvellement établi à Addis Abeba.
Après les récentes missions NELGA effectuées dans les universités camerounaises et à la suite des échanges avec les points focaux pays, un besoin d’appui et d’accompagnement pressants du processus de révision des curricula portant sur les thématiques foncières a été relevé, ceci dans le but de les actualiser et de les arrimer aux directives de l’Union Africaine en la matière.
C’est pour répondre à cette préoccupation que NELGA Afrique Centrale a envisagé le présent atelier de sensibilisation de formation sur les « lignes directrices pour le développement de programmes d’études sur la gouvernance foncière en Afrique ». Au terme de cet atelier, les Universités de Dschang, de Douala, Yaoundé, au Cameroun et Omar Bongo au Gabon seront mieux sensibilisées et informées sur les enjeux de la révision du contenu de l’offre de formation. Chacune pourra en fonction de ses orientations stratégiques et de ses priorités envisager à son rythme un plan de révision qui peut continuer de faire l’objet d’un soutien technique additionnel des partenaires voire d’un appui financier subséquent nécessaire à la mise en œuvre et au suivi.
Objectif de l’atelier
Cet atelier a pour principal objectif de sensibiliser et d’outiller les responsables des universités camerounaises et d’Afrique centrale qui souhaitent s’engager dans la revue de leurs curricula afin d’aligner ces derniers aux directives de l’Union Africaine en la matière.
Résultats attendus
Au terme de cet atelier, les participants issus des universités partenaires :
- seront sensibilisés sur les directives en matière de révision des curricula sur le foncier en Afrique et sur leur contribution en vue de la mise en œuvre de la politique foncière conçue par l’UA,
- seront sensibilisés sur les procédures à suivre en matière de revue des curricula et les grandes lignes à prendre en compte,
- auront pu évaluer de façon participative leur offre actuelle sur la gouvernance foncière et partager leurs expériences au plan pédagogique, docimologique et des procédures de validation des programmes
- auront identifié les mécanismes nécessaires pour combler les éventuelles lacunes en ressources humaines des institutions partenaires à la mise en œuvre effective des curricula.
- auront élaboré un plan d’action pour la révision des curricula dans leurs différentes universités.
Date, lieu et cible
L’atelier se déroulera du 10 au 13 Novembre à Dschang à l’Hôtel Adys. Cet atelier regroupera un effectif de 31 personnes provenant des Universités camerounaises, du Tchad, de la RCA et du Gabon. A ce groupe principal se joindront quelques autorités académiques parmi lesquelles Monsieur le Recteur de l’Université de Dschang, des Chefs de d’Etablissements et des Chefs de Départements.
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